Association Yom Hashoah

Le Ghetto de Varsovie

L’enfermement et le soulèvement

L’instauration des ghettos par le régime nazi constitue l’une des mesures du processus d’extermination du peuple juif.  A l’intérieur de ces quartiers fermés, surpeuplés et insalubres, la population juive contrainte de s’y regrouper, vivait dans des conditions misérables. La faim, les pénuries, le désespoir, le typhus et la rigueur hivernale engendraient un taux de mortalité élevé. Pour ceux qui survivaient, le ghetto n’était souvent qu’une étape avant les déportations vers les camps.

Plus de 400 ghettos furent créés par les nazis en Europe orientale, notamment en Pologne. Constitué en novembre 1940, le ghetto de Varsovie fut le plus grand d’entre eux. A son maximum, la population atteint jusqu’à 450’000 personnes entassées sur une surface de 3,36 km2 dans une promiscuité effrayante. Soumise à un travail forcé au profit  du Reich allemand, elle était à la merci de l’arbitraire des déportations et des assassinats.

Plus de 400 ghettos furent créés par les nazis en Europe orientale, notamment en Pologne. Constitué en novembre 1940, le ghetto de Varsovie fut le plus grand d’entre eux. A son maximum, la population atteint jusqu’à 450’000 personnes entassées sur une surface de 3,36 km2 dans une promiscuité effrayante. Soumise à un travail forcé au profit  du Reich allemand, elle était à la merci de l’arbitraire des déportations et des assassinats.

Durant l’été 1942, plus de 300’000 juifs furent déportés du ghetto vers le camp d’extermination de Treblinka. Tandis que la poursuite des déportations semblait inéluctable, des jeunes membres d’organisations juives (les mouvements sionistes de gauche et le Bund notamment) fondèrent une unité de défense armée : l’Organisation juive de combat (OJC). Avec l’Union combattante juive (constituée du mouvement sioniste de droite), elle allait mener le soulèvement du ghetto.

Une première révolte fut improvisée le 18 janvier 1943, alors que les Allemands emmenaient des déportés. Le 19 avril 1943, lorsqu’ils franchirent le mur d’enceinte pour achever l’extermination et s’emparer des quelque 65’000 personnes qui habitaient encore le ghetto, les soldats allemands et leurs auxiliaires se heurtèrent aux unités de l’OJC. Vu le déséquilibre des forces, ce soulèvement n’avait pas d’issue. Mais les Allemands furent surpris par la violence de l’attaque et la détermination des combattants. Ils s’étaient donné trois jours pour l’emporter ; les combats allaient durer vingt-sept jours. Plusieurs milliers de personnes périrent dans les combats et la majeure partie des habitants capturés allait être soit abattue sur place, soit déportée et tuée dans les camps d’extermination.

La révolte du ghetto de Varsovie constitue le plus grand soulèvement juif armé. Mais il n’a pas été le seul. Les membres de la résistance juive organisèrent des soulèvements armés dans plusieurs autres ghettos, entre autres à Wilno, Bialystock, Czestochowa et également dans les camps d’extermination de Treblinka, Sobibor et Birkenau.

Si l’insurrection du ghetto de Varsovie constitue l’épisode le plus célèbre de la résistance juive, cela s’explique par plusieurs facteurs : « D’une part, parce que ces quelques centaines de jeunes combattants juifs, fort peu armés, tiennent tête du 19 avril au 8 mai 1943 à plusieurs milliers de soldats allemands et lettons, surarmés et d’autre part, parce que la communauté juive de Varsovie est avant guerre la plus importante du monde juif européen. Enfin, parce que l’histoire du ghetto condense toutes les phases de la catastrophe juive en Europe » (Georges Bensoussan, Histoire de la Shoah, Paris, 1996, pp.101-102).

« L’insurrection du ghetto n’est pas passée inaperçue des gouvernements alliés ni du Comité national polonais de Londres (…). Mais ni son déclenchement, ni son issue ne pouvaient modifier d’un iota le sort de la guerre. Ses instigateurs le savaient bien. Il ne s’agissait par pour eux de vaincre l’adversaire, le nazi, mais de l’emporter sur le silence, l’indifférence, l’oubli, de ne pas laisser dans l’histoire le dernier mot au désespoir et à la mort. Leur héroïsme rejaillit donc sur l’ensemble des persécutés et sur tous ceux qui se laissèrent mourir. Non seulement parce qu’ils sauvèrent l’honneur en montrant que les juifs étaient capables de se battre mais parce que leur courage réhabilite d’autres formes de sacrifice. Comme celui de Janusz Korczak qui refusa d’abandonner les orphelins du ghetto dont il avait la charge et monta avec eux dans le train pour Treblinka, le 5 août 1942 » (Jean-Claude Favez, in Journal de Genève, 17 avril 1993, p.22).